mardi 4 janvier 2011

L'art de bilanter (faire un bilan).

Pour bien commencer l'année, quoi de mieux que de faire un bilan des quatre derniers mois écoulés en prépa? (Eh bien oui, janvier c'est le mois des résolutions bidons et des bilans à tout vas, alors tant qu'on y est!).
Et pour ce faire, je n'ai rien trouvé de mieux que de reprendre un par un les différents préjugés et autres aprioris que j'avais sur la prépa avant d'y être. Quand j'ai décidé de postuler pour entrer en HK, j'ai en effet fait une petite liste de toutes ces idées pré-conçues qui me passaient par la tête, et que j'avais envie de vérifier par moi-même. A présent j'ai ressorti ladite liste, il est temps de voir ce que ça donne.


Cliché n°1/ En prépa, la masse de travail est insoutenable.
En fait, ce n'est ni totalement vrai, ni totalement faux. C'est clair, il faut travailler, on ne peut pas progresser en philo sans lire un minimum à côté, retenir douze chapitres d'histoire en un claquement de doigts, avancer en anglais ou en latin sans apprendre de vocabulaire, nourrir une dissertation sans apprendre des citations, et surtout, on ne peut pas avancer sans faire de recherches; des recherches, encore et toujours des recherches. C'est surtout ça le travail. Rechercher. Il y a finalement peu de "par coeur", simplement dans certains cas, notamment pour les listes de vocabulaire que je viens d'évoquer.
Après, je ne passe pas ma vie à bosser. Vraiment. Parfois même je culpabilise de ne rien faire, ou d'y aller mollo, de me laisser vivre quoi.
J'avoue que mes profs ne sont pas tous fan des DM. Ce qui fait que souvent je suis un peu tranquille de ce côté là, moi qui avait peur d'être noyée sous les dissertes de français à rendre, DM de géo et autres joyeusetés. Mais ça c'est uniquement dans mon cas personnel, donc je peux tout à fait concevoir que dans une prépa qui charge un peu plus les étudiants en devoirs à faire à la maison, le travail et le stress qui va avec se ressentent plus.
Quoi qu'il en soit, insoutenable est à mon sens largement exagéré. Je lui préférerai le terme "considérable".
Du coup, première nouvelle, en HK on bosse beaucoup, régulièrement, mais normalement!

Cliché n°2/ Les profs sont des vilains méchants.
Oui, j'avoue. Au lycée, et avec les quelques témoignages de prépateux que j'avais pu entendre, je m'étais figurée que prof-de-prépa = bête ferroce qui terrorise ses élèves, qui n'hésite pas à te casser, à te faire sentir que tu es nul/que tu n'as pas ta place/que tu vas échouer (j'exagère à peine). Il me semble que c'est vraiment une des idées reçues les plus courantes. Est-ce vraiment le cas?
Et du coup, au mois de septembre, le choc total : tous les profs étaient sympas, gentils, à l'écoute, près à nous aider, à nous répéter "Vous verrez, vous allez y arriver!" etc etc. Et au bout de quatre mois cette impression n'a guère changé.
Là aussi, tout est une question de chance. Le prof d'anglais des KH est un tyran*. Des profs tyrans, il y en a partout malheureusement. On ne sait jamais sur qui on va tomber, mais quand c'est le cas, je crois qu'il faut tout faire pour essayer de ne pas se laisser plomber le moral par ce(s) prof(s) là. Certains profitent certainement du fait qu'ils enseignent en "prépa" et se complaisent à vouloir mettre la pression sur les étudiants, sous prétexte qu'ils font parti de "l'élite". Je trouve ça moyennement pédagogique, et surtout ça peut vraiment miner les gens; et mal vivre sa prépa à cause d'un prof, c'est dommage je trouve.
*Par conséquent, si je me retrouve en KH l'année prochaine mon jugement risque sûrement de changer et, qui sait, peut-être que je viendrai me lamenter sur mon blog de tous les trucs horribles que ce prof me fera subir.

Le seul truc "vrai" dans l'idée qu'on peut se faire d'un prof de prépa, c'est que le prof de prépa est exigeant (ouais bon, ce n'est pas une surprise en soi, c'est tout ce qu'il y a de plus logique, mais cela mérite tout de même d'être souligné). Le degré d'exigence varie après en fonction des profs, mais globalement on peut dire qu'ils nous attendent au tournant, qu'ils veulent que nous progressions (puisqu'ils sont là pour ça) et voir l'évolution de notre travail. Donc avec ça, pas question de rigoler non plus. Mais c'est aussi ça qui fait la qualité d'un prof de prépa.

Cliché n°3/ Les autres élèves sont tous des cracks avec une mention TB.
Et bam, un autre méga préjugé qui a prit un méchant coup quand j'ai découvert ma classe, et appris à connaître un peu les gens! Certes, il y en a certains (même, beaucoup) dont on se rend tout de suite compte qu'ils sont "bons", qu'ils en ont dans le crâne quoi. Des réflexions pertinentes, des hypothèses auxquelles on aurait JAMAIS pensé, des connaissances incroyables sorti d'on ne sait-où, et qui te donnent surtout l'impression que t'as un niveau de culture bien en-dessous du niveau de la mer. Du genre "Ahhh putain mais je suis vraiment trop débile, pas possib' quoi!". Mais même ces gens là ne sont pas des extra-terrestres. Quand au reste de la classe, tout le monde est plutôt cool, à un niveau plus ou moins similaire, il n'y a pas d'esprit de compétition. L'ambiance est bonne, à la rigolade. Dans ma classe d'HK, il n'y a pas quarante "cracks" qui savent déjà tout sur tout. Au niveau des mentalités, c'est plutôt hétérogène. Evidemment, je suis dans une prépa provinciale, il m'est impossible de comparer avec une prépa plus côtée comme certaines prépas parisiennes, mais bon.



La suite, demain ou jeudi; car il se fait tard et j'ai ma version de latin à finir!
Bon courage à tous pour cette fin de semaine =)

4 commentaires:

  1. Ahah, j'aime inventer des mots, et bilanter n'est vraiment pas mal :D
    Je dois avouer que je suis assez d'accord avec toi sur ton bilan, mais c'est dingue, on a tous les mêmes clichés en arrivant en prépa o.O
    Pour le travail, c'est vrai qu'il y en a beaucoup, et que la cadence est très soutenue (et oui, c'est encore pire en KH, mais dans un sens je trouve que ça passe mieux), mais effectivement je trouve que c'est plus considérable qu'insoutenable. Pour ce qui est profs, oui ils sont tous exigeants, mais ils ne sont pas tous méchants. Par contre, ça arrive qu'ils soient trèèès cassants.. pour avoir entendu des exemples de gens de ma classe, ou tout simplement avoir entendu les profs directement... Mais c'est plus ponctuel, parce qu'en général ça va. Mais bon, quand ça arrive o.O... Ils ont l'art de le faire, on va dire^^ Et c'est marrant, mais cette année j'ai une prof qui vient d'une très bonne prépa parisienne, et je trouve qu'elle est beauuuuucoup moins cassante, pour ainsi dire jamais, et qu'elle note mieux. Comme quoi on devrait arrêter de complexer sur l'opposition prépa de province/prépa parisienne. C'est juste que chaque prépa est différente.
    C'est une bonne idée cette article, de renverser les clichés^^ J'espère que tu vas continuer, y a tellement d'autres choses à dire ;) Un truc sur les khôlles :p ? Allez, ça nous a tous traumatisé ça^^ Les notes aussi ? (quoique ça finalement, je suis par sûre que le cliché soit totalement faux, parce que c'est dingue cette année... pour te donner un exemple, la meilleure note du CB d'anglais LV1 c'est 10... huum^^)
    Bisous et à bientôt :) et bon courage à toi aussi pour cette semaine ! J'espère que tu as passé de bonnes fêtes de fin d'année :)

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  2. Hypokhagneux parisien5 janvier 2011 à 18:06

    Bein écoute à Paris c'est exactement la même chose =) je pense donc que ça se passe comme tu le décris dans la majorité des prépas.

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  3. Cissaspae: J'imagine qu'en KH c'est vraiment plus dur au niveau du travail, voire même qu'il y a un fossé entre HK et KH (tient, un autre de mes fameux clichés! Malheureusement encore invérifiable pour l'instant^^). J'ai encore une looongue liste de d'idées reçues sur la prépa, toutes plus "cliché" les unes que les autres, haha! Mais je trouve que c'est important d'essayer de "casser" ces préjugés car ils sont encore trop nombreux, et surtout trop...universels, en quelque sorte!
    Haa les khôlles, elles mériteraient bien un article à elles seules =)!
    Des bisous ;)

    Hypokhâgneux parisien: Me voilà rassurée, ça m'aide à détruire encore cette idée qu'à Paris tout est différent. Mais en même temps sur ce sujet je ne veux jamais trop m'avancer puisque je ne sais pas de quoi je parle ;)

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  4. Les prépas dans mon lycée semble tous content. Ils ont le sourire aux lèvres, des cernes certes, mais ils n'ont pas l'air si mal au point. Au contraire, à les entendre au self il semble ravi !

    Bises

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