lundi 28 mai 2012

"Le livre est l'opium de l'Occident", Anatole France.

Ma bibliographie pour la khûbe s'allonge de jour en jour; sans compter les nombreux livres que j'aimerais beaucoup lire cet été pour le plaisir. Dans trois semaines, je descends sur Paris et aurai donc l'occasion d'aller faire un tour chez Gibert Joseph, cette merveille du boulevard Saint-Michel, Temple du livre, Sanctuaire de la lecture, Palais des découvertes. J'ai hâte. Le problème, c'est que mon budget est assez serré, et on connaît bien l'éternel dilemme : "est-ce que je claque tout mon pognon en bouquins? Est-ce vraiment utile?". Si l'achat de manuels et de romans paraît toujours, sur le papier, un bon investissement, je ne peux m'empêcher de penser qu'il y aurait bien d'autres utilités, bien d'autres priorités à considérer avant de dépenser à tout-va. Quelqu'un me disait un jour que la culture et le savoir n'avaient pas de prix (au sens métaphorique du terme, ce qui est tout de même exact), mais force est de constater que l'accès à cette même culture et à ces mêmes savoirs reste vraiment onéreux.
Sinon, je suis officiellement en vacances dans deux semaines. Là aussi, j'ai hâte, hâte de terminer toutes mes khôlles et de me lancer dans mes nouvelles révisions. J'ai déjà un bouquin d'histoire à ficher, et les Méditations de Descartes qui m'attendent sagement sur mon bureau.

Côté ciné, De rouille et d'os m'a plutôt refroidie (beaucoup moins percutant qu'Un prophète à mon sens, qui m'avait complètement scotchée); j'ai un peu de mal à saisir l'enthousiasme qui enveloppait ce film (mais c'est peut-être cet emballement typiquement cannois qui a flingué ma perception originelle du film). Pour me consoler j'ai renoué avec un grand classique de Cocteau (que j'adore), La Belle et la Bête. Je suis absolument conquise par la caméra de Cocteau, ce jeu permanent avec la lumière et le clair-obscur pour créer un univers onirique, infiniment poétique. Je ne m'en lasse pas.




lundi 21 mai 2012

Bilan de la semaine en trois points (ou l'art d'intituler ses posts).

·  Chose étrange, en ce moment je dors mieux et plus longtemps, et pourtant je suis de plus en plus fatiguée. Est-ce cet interminable entre-deux que j'évoque depuis quelques semaines, ce "J'ai bien passé mon concours MAIS je suis loin d'être en vacances" qui m'accable? Est-ce les longues journées pluvieuses, le rhume qui guette, la difficulté de reprendre un rythme que l'on croyait aboli? Sûrement. Le fait est que je suis tellement crevée que je me force à aller en cours, à faire mon boulot, à écrire sur mon blog, à commenter mes préférés.
Bon, ceci dit, je n'ai pas autant de travail qu'avant, je peux m'accorder des instants autrefois interdits pour...regarder un film, faire de la pâtisserie, flâner le long des rayons d'une librairie; mais je ne peux m'empêcher de songer à toutes mes khôlles restantes (incroyable, j'ai plus d'oraux à passer en seulement trois misérables semaines qui me séparent des vacances que durant les six derniers mois). Je pense déjà à l'année prochaine, également (c'est plus fort que moi, je suis toujours en train de me projeter des mois à l'avance!). Bilan, j'ai déjà commencé à établir une biblio pour les thèmes de l'an prochain (surtout en litté, je ne veux plus être dépassée par les événements comme cette année. Cet été, je m'y colle à fond. D'ailleurs, si vous avez en tête des romans à tonalité politique, je suis preneuse! Les exemples sont si nombreux, que j'en aurais certainement oublié en route). Bref, l'été sera studieux (en même temps, je n'ai pas décidé de khûber pour aller cueillir des pâquerettes).
  J'en profite pour partager rapidement mes impressions quant aux nouveaux programmes de l'ENS (oui bon, ça fait déjà une semaine qu'ils sont sortis, je sais). Je suis absolument ravie du thème d'histoire, Guerre, Etat et société en France de 1851 à 1945. La chrono est parfaite, le sujet large et passionnant. J'aime le fait d'aborder à la fois l'histoire académique (régimes politiques, guerres, etc), et une histoire plus sociale, moins étudiée.
La métaphysique m'inspire nettement moins. C'est à peine si je sais la définir (dans la mesure où c'est déjà tout un problème en soi, merci bien les jurys); j'ai aussi quelques traumatismes de l'hypokhâgne où il fallait étudier la Critique de la Raison pure. Parlez-moi de dialectique transcendantale et de ses concepts a priori et je défaillis. Mais bon, j'essaye de relativiser, car le sujet permet d'aborder quand même quelques thèmes assez cools (Dieu, la mort, la liberté, etc. Que de problèmes à penser). Pour la littérature, nous abandonnons la poésie, donc je suis joie. Littérature et politique est un thème qui me parle bien, qui me permettra sûrement de parler de mes auteurs préférés; même si là aussi, il faudra avoir des références extrêmement variées et solides. Si donc ces nouveaux thèmes me plaisent, les oeuvres au programme m'ont laissée perplexes : Les soleils des indépendances, roman d'un ivoirien sur la post-décolonisation, bon, pourquoi pas (au moins on voit directement l'idée); Dom Juan, archi-classique étudié et rabâché au lycée/HK, mais...c'est Molière, alors je dis oui. Et je ne suis pas contre étudier cette oeuvre de manière plus profonde, en sortant un peu du carcan des analyses classiques. Idem pour Lamartine, même si les Méditations poétiques m'ont toujours laissée un peu tiède...Enfin Le Paysan parvenu de Marivaux; alors là je suis curieuse de découvrir, puisque je ne savais même pas que Marivaux avait pondu un autre roman que La vie de Marianne. Et puis je n'ai lu que ses pièces. Donc j'attends de voir la chose.
 Finalement, c'est très particulier cette ambiance fin-de-khâgne-préparation-de-khûbe; tout cela se fond en un joyeux mélange. "Joyeux", mais je dois maintenant préparer ma colle de ciné de demain ainsi que ma spé. Oh oh.Bon courage aux HK qui ont encore des concours blancs, et puis pour tout le monde en cette période d'examens ou de révisions!


Petite chose délicieuse. Et j'ai changé la musique de la colonne de droite, hommage à Robin Gibb...

dimanche 13 mai 2012

Et si on s'y remettait?

Il n'est pas loin de 18h45, et l'instant est critique. Je n'en suis qu'à l'introduction de mon commentaire. J'ai à côté de moi un énorme bouquin entièrement dédié la littérature pamphlétaire sous le règne de Louis XIV, mais j'avance toujours avec une lenteur extrême. Je flemmarde depuis ce matin, en zieutant inlassablement mon texte sur les particularités fiscales du XVIIe siècle et ses abus (remarquez la grandeur du sujet). Cela me garantit deux bonnes soirées de stress et de panique en perspective, mais je l'ai bien cherché, là.

Côté cinéma, l'agenda du mois de mai va être chargé, avec le festival de Cannes et la ribambelle de films-qui-ont-l'air-oh-mon-dieu-trop-géniaux. Sans compter Dark Shadows et Indian Palace que je compte bien voir le week-end prochain, j'attends le dernier Cronenberg comme on attend le Père Noël à quatre ans et demi, je suis joie devant la bande annonce de Moonrise Kingdom. Sur la route devrait être prometteur également.
Vu dernièrement, Le Prénom, encore une fois par défaut et avec une certaine appréhension. En fait l'histoire, très "pièce de théâtre" (sans blague?) est bien tournée, les acteurs sont vraiment bons, et le ton très subtil...J'ai beaucoup ri, à ma grande surprise (même quand Patrick Bruel s'auto-flatte en voix-off devant son personnage de BG quadra, c'est dire).
Coté livres, j'ai dû faire une pause dans mes lectures du moment pour a) travailler b) m'offrir une parenthèse avec l'essai Je n'aime pas les riches de Evin/Martinat, que Charlotte m'avait donné envie de lire en en parlant sur son blog. Effectivement c'est un choix excellent, je ne regrette pas cette lecture fort éclairante à bien des égards. Sinon, le moi de mai est aussi une période riche en brocantes/vide-greniers, je risque donc de passer mes prochains dimanche à fureter les vieux bouquins qui sentent bon l'ancien temps (et où les pages se détachent au moindre coup de vent, nettement moins cool). Mais j'aime tellement.

Sur ce, je retourne à mon commentaire, ou plutôt je m'en vais me pendre avec le cordon d'alimentation de mon PC.

samedi 5 mai 2012

Dans l'entre-deux.

J'aurais certainement dû commencer mon exposé d'histoire plus tôt, ce qui m'aurait probablement éviter quelques sueurs froides en prévision. Mais voilà, cette semaine je n'ai tout simplement pas réussi à m'y mettre, mon cerveau faisait un blocage total en me remettant sans cesse : "QUOI? BOSSER? No way". Et à chaque fois que je pensais à la masse de recherches que je devrais irrémédiablement réaliser, cette même voix dans ma tête (la voix de la procrastination), me disait que ça pouvait largement attendre.


Peut-être. En attendant je suis complètement à la bourre, et pour déculpabiliser je me réfugie dans Les Misérables pendant des heures.
En ce qui concerne l'avenir proche, j'ai finalement décidé de tenter ma chance en khûbe; ce choix me paraît évident à présent pour plusieurs raisons. D'un côté, je n'ai pas l'impression d'avoir achevé quelque chose avec cette année de khâgne. Au contraire : l'année à beau se terminer, j'ai l'impression d'en être au commencement. Cette impression me semble légitimer à elle seule une année de khûbe. J'ai encore envie d'être en prépa en fait, malgré les inconvénients/sacrifices que cela implique. La boucle ne m'apparaît pas bouclée, si l'on peut dire. Je veux rendre enfin de bonnes dissertes, maintenant que j'ai compris les exigences de l'exercice, je veux développer ces capacités qui ne sont encore qu'en floraison, et voir ce dont je suis réellement capable. Comme s'il me fallait une troisième année pour parachever mon travail, tout logiquement (?).
L'autre raison, beaucoup plus terre-à-terre cette fois, c'est que je n'ai pas les moyens de partir de chez moi pour l'instant...Je pourrais envisager une fac de philo ou de cinéma sur Paris, mais déménager sur Paris est de l'ordre de l'impossible (pas géographiquement, vu que j'habite à environ 1h30 de la capitale...mais matériellement, je ne peux pas). Bien sûr, je ne ferais là que repousser l'échéance, mais en un an, j'ai le temps de voir venir/de m'organiser/de faire des économies.

Sans transition, mais l'autre jour, une "amie" (disons-le plus clairement : une connaissance que je supporte plus ou moins par nécessité), m'a traitée de pédante en voyant dépasser de mon sac le bouquin de socio que je lis en ce moment. Franchement, je n'ai pas compris. Pourquoi tant de haine, et tant de mépris vis-à-vis de la connaissance et de la culture? Je le reconnais, j'exècre les gens qui mettent inlassablement en avant leurs savoirs, font preuve de cuistrerie et entendent toujours vous apprendre quelque chose, vous qui ne savez rien. Soit. Mais j'ai souvent constaté qu'à la simple évocation d'un livre/film/événement culturel ou autre, beaucoup de gens se "referment", bloquant tout échange. Alors parce qu'on avoue lire des essais de politiques ou sociologique, on fait nécessairement preuve de pédanterie ou d'un intellectualisme exacerbé? C'est absurde. Je ne lis pas pour prouver aux autres quoi que ce soit, pour étaler ma science ou je ne sais quoi. Bref, pour le coup je me suis sentie particulièrement incomprise, et stigmatisée de manière complètement injustifiée. J'en ai un peu marre, à force, qu'on me colle cette pseudo étiquette d'intello condescendante qui LIT DES LIVRES (le plus dingue, c'est que même au sein de ma classe certains appartiennent plus ou moins à ce cercle "anti-lecture"...Comme quoi).

Et sinon, je suis plutôt contente que la campagne présidentielle s'arrête enfin...Pourtant, j'ai beaucoup aimé la suivre, et je trouve d'ailleurs dommage de voir autant de personnes blasées par le monde la politique et plus précisément par cette campagne. En même temps, je ne peux pas leur en vouloir non plus. Mais ce désintérêt (ou cette feinte de désintérêt, plutôt) pour une chose si primordiale reste dommage je trouve. Qu'importe, le rendez-vous est pris :)