mardi 28 juin 2011

De l'art de donner des conseils.

En attendant de recevoir petit à petit les différents bouquins que j'ai commandé pour passer un été de folie, je repense à ce que j'ai pu lire l'année dernière, avant mon entrée en hypokhâgne. Comme tout prépateux qui se respecte, j'avais entre les mains ma liste de lectures conseillées, cette loooooongue liste dont la taille donne froid dans le dos rien qu'en jetant un oeil dessus. Litté, Histoire, Philo & co, il y en avait pour tous les goûts, et j'étais un peu perdue. Que lire? Quoi acheter, dans cet interminable série d'ouvrages plus ou moins (souvent moins) alléchants?
Si quelques futurs hypokhâgneux traînent par ici, je me suis dit que quelques petits conseils en la matière ne seraient pas de trop (oui, je me sens un peu comme investie d'une mission sacrée, genre guide post-bac d'hypokhâgneux en devenir, qui montrerait à tous la voie glorieuse et éclairée de la prépa littéraire. Je plaisante, bien sûr). Bref, je vais parler un peu dans ce post ce que je pense de cette histoire de lectures conseillées; si ça en intéresse quelques uns, tant mieux, et si vous vous en tapez le carreau, et bah tant pis, on s'en remettra tous.

La première chose à faire, face à cette fameuse liste de livres, est de ne pas paniquer. Oui, je sais, ça paraît un peu idiot de dire ça de prime abord. Mais garder son calme permet d'éviter les Oh mon dieu mais je ne vais pas pouvoir tout lire pendant les vacances qu'est-ce que je vais faire je vais être en retard par rapport aux autres??, d'éviter les coups de stress et surtout de vider son compte en banque en trois jours. NON, il ne faut pas tout acheter, et NON, il ne faut pas tout lire. Cette liste n'est que conseillée, malgré parfois une petite mention "obligatoire" qui vient se glisser devant quelques titres de romans. Sur ma propre liste, j'avais quoi? Dix romans obligatoires à lire, cinq recueils de poèmes, dix pièces de théâtre etc. Plus une cinquantaine d'oeuvres "facultatives". Et ce, rien qu'en littérature. Résultat des courses, nous avons étudié en profondeur seulement trois romans, les autres faisant l'objet d'une étude plus périphérique, ou pour compléter et nourrir la réflexion. Mon conseil, donc, c'est de choisir un ou deux romans qui vous attirent tout particulièrement et de les lire tranquillement. Renseignez-vous simplement sur les autres, pour être un peu au courant ce qu'ils racontent, leurs contexte d'écriture etc (pour ça, lire la préface de certains romans s'avèrent très intéressant). Ensuite, lisez un peu de poésie, puis un peu de théâtre. Lire un petit morceau de chaque genre, pour se faire plaisir, puis pour avoir les idées claires. Et si possible, varier les plaisirs. Pourquoi pas un roman du XVIIe, avec Mme de Lafayette? Puis un roman du XIXe, un Flaubert ou un Balzac, et un auteur du XXe. Céline par exemple. Idem pour la poésie : ayez pour livres de chevet les Fleurs du mal de Baudelaire, les Fêtes galantes de Verlaine, Alcools d'Apollinaire.
En hypokhâgne vous aurez tout le temps (enfin, c'est relatif) de lire ce que le prof a vraiment prévu d'étudier. Autant profiter du fait qu'il n'y ait pas de programme spécifique à l'année d'hypokhâgne, et que chaque prof mitonne son propre programme.
Pour les autres matières, c'est un peu plus délicat. Etant donné qu'il n'y a pas de programme, vous ne pouvez pas vraiment savoir à l'avance quels thèmes votre prof d'histoire ou de philo choisira d'étudier. Sauf si cela vous est clairement précisé, mais ce n'était pas mon cas (car il y avait deux profs de philo et d'histoire différents pour les deux classes d'HK). Mais plus concrètement, je crois qu'il y a des ouvrages "de base", qui ne sont pas nécessairement présents sur la liste conseillée, mais qu'il faut lire absolument, quelle que soit l'hypokhâgne où l'on se trouve, les thèmes et livres étudiés etc, et qui sont plus qu'utiles dans bien des matières.

A titre d'exemple :
  • Jacques le Fataliste et son maître, de Diderot, in-con-tour-nable pour l'étude du roman. Vraiment, j'insiste. Je ne l'ai entamé que tout récemment, mais je n'ai eu de cesse d'en entendre parler pendant cette année, et je commence juste à comprendre pourquoi. Pour une dissertation sur le roman, c'est une mine, un indispensable, qui éclaire sur de nombreuses choses, notamment sur l'évolution du roman vers le roman moderne, amorcé au XVIIIe siècle. Dans ce livre, Diderot casse tous les codes du romanesque, et mélange les différents genres : roman, nouvelle, conte, essai moraliste, argumentation, etc. L'illusion romanesque, au lieu d'être entretenue par le narrateur, est sans cesse révélée au lecteur.
    L'étude de Jacques le Fataliste est très riche, complexe, et passionnante (ne serait-ce que l'étude de la structure du roman et ses différentes composantes), et éclaire sur l'histoire du genre. Bref, si vous ne l'avez pas déjà lu, foncez!
  • Discours de Suède, Camus. Une réflexion sur le métier d'écrivain, et sur les devoirs qui lui incombent. Je place cet ouvrage dans ma liste des livres de base pour l'hypokhâgne, car Camus propose de réfléchir sur le rôle des artistes d'une manière générale, de leur place dans la société. Cette lecture est très utile autant en littérature, qu'en philosophie (ne serait-ce que si vous avez à étudier l'art, par exemple). Un autre incontournable, donc (qui est un vrai plaisir à lire qui plus est).
  • Le mythe de Sisyphe, Camus. Une autre grande oeuvre de Camus à avoir lu absolument : pour son premier essai philosophique, Camus cherche à établir pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue, comment l'homme peut parvenir à dépasser l'absurdité de sa condition et de son destin. J'ai vraiment était bouleversée par cette lecture, qui permet de voir le monde autrement et qui tente de répondre aux questions existentielles qui touche l'humanité. Une perle pour les cours de philo.
« Sentir sa vie, sa révolte, sa liberté, et le plus possible, c’est vivre et le plus possible ».

Je rajouterai peut-être d'autres oeuvres du même style. Mais c'est déjà un bon début. L'important, je le rappelle, est de lire ce que vous voulez, ce qui vous fait le plus plaisir. Parce que l'essentiel c'est bien de lire, et pas autre chose. Soyez attentifs à vos lectures, gardez toujours un crayon près de vous pour souligner une phrase, noter une page intéressante etc. Lire, c'est bien, tirez quelque chose de ce qu'on lit c'est encore mieux =) Morale de l'histoire : lire peu mais lire bien.
Enfin, pour les cours de philo, plutôt que d'acheter par anticipation des pavés écrits en minuscules que vous ne lirez de toute façon pas (soyons honnêtes : lire Kant à l'état brut, c'est chiant à mourir et déprimant). Attendez qu'on vous donne des indications plus précises; mais vous pouvez investir dans un dictionnaire de philo, ou LE truc qui vous servira constamment pour définir les concepts. Vraiment, c'est hyper important, surtout si vous n'avez pas (comme moi) la science infuse en philo. Mais même pour les autres, c'est vraiment vraiment très utile. Moi, j'ai celui-ci (acheté en fin de terminale) et je le trouve parfait pour l'hypokhâgne. Simple et efficace. J'en achèterai sûrement un autre pour compléter pour la khâgne, ceci étant. Et enfin, un petit bouquin très bien fait : L'étonnement philosophique de Jeanne Hersch. C'est une référence en la matière, qui permet de se remettre en mémoire l'évolution de la philosophie et les thèses des principaux philosophes occidentaux. Et en plus, c'est facile à lire. Que demande le peuple?

Voilà pour ce long post barbant sur les lectures de l'été. Si vous avez des questions là-dessus, n'hésitez surtout pas.

vendredi 24 juin 2011

Voilà, c'est fini.

Quatrième jour de vacances. Quatre jours que mon année d'hypokhâgne est définitivement terminée. C'est cette idée de définitivement qui me fout un peu les boules, au fond (oui, bon, je suis plutôt du genre nostalgique dans l'âme, on le saura). Je me sens un peu vide, alors que ces premiers jours ont été pourtant très intenses (forcément, quand on a l'occasion de fêter son début de vacances le jour de la fête de la musique, ça donne un gros craquage général de la part de dizaines d'hypokhâgneux dans les rues). Malgré l'enchaînement de fêtes/nuits blanches, j'ai du mal à réaliser que oui ça y'est, je l'ai faite cette putain d'année de prépa, que j'ai dépassé le stade de petite terminale apeurée par l'idée de se retrouver perdue dans un grand lycée et de ne rien comprendre à ses cours, dépassé le stade de fraîche hypokhâgneuse fascinée devant ses aînés lors de l'intégration, etc. Dans quelques semaines, je serai parmi les vieux, les habitués, ceux qui intègrent les petits nouveaux, qui leur expliquent que bon, la prépa c'est pas si terrible que ça. Et surtout, ce sera l'année du concours. Concours qui apparaît un peu comme la consécration des deux années en prépa, le sommet, le paroxysme, ce que vous voulez -et ce, quel que soit l'objectif réel qu'on se donne en khâgne. Le concours de l'ENS reste super important même lorsqu'on ne vise pas nécessairement l'ENS et qu'on sait qu'on va très probablement aller à la fac après.

Etant donné que j'ai maintenant une année d'études supérieures derrière moi, j'essaye de tirer un bilan de tout ça, ce qu'à pu m'apporter la prépa (il semble que c'est la mode de faire de grands bilans existentiels sur les grandes étapes de sa vie, alors). Mais j'ai du mal. Si on me posait la question de but en blanc, du genre "Mais alors, ça t'a apporté quoi cette année d'hypokhâgne?", je resterai un peu comme deux ronds de flan. Trop de choses à dire, à expliquer, à justifier, trop de mots et d'idées me viennent à l'esprit, c'est une pléthore d'impressions multiples et variées, et au final je ne sais plus comment organiser ce flot de pensées tourbillonnantes en une argumentation claire et concise. Je ne dois pas encore avoir le recul nécessaire pour comprendre réellement ce que m'a donné mon hypokhâgne. J'entends par là : ce qu'elle m'a apporté au-delà des trucs habituels, des classiques quasi clichés (mais tout à fait vrais) "une méthode de travail, de la rigueur, de la précision, de la culture, beaucoup de culture, toujours plus de culture". Oui, tout ça est vrai. On ne travaille pas de la même façon en sortant du lycée et après une hypokhâgne. Mais y'a tellement plus que tout ça. Je ne sais pas. Je suis encore trop "près" de cette année pour définir exactement ce que je ressens là, maintenant. Une chose est sûre, c'est que je ne garde de la prépa qu'une image positive, l'idée d'une expérience plus qu'enrichissante, et l'envie d'aller encore plus loin. Et surtout, l'envie de défendre bec et ongles cette filière, de combattre tous ces clichés débiles sur les littéraires, sur les débouchés fermés, et ce genre de conneries, l'envie de crier "Mais si, la prépa lettres sert à quelque chose! Mais non, ce n'est pas restrictif!", et d'hurler aux terminales "Allez, venez en hypokhâgne, venez voir, c'est génial!".

Et sinon, je n'ai toujours pas de nouvelle de mes équivalences. Je crois qu'en passant en khâgne, l'équivalence est plus ou moins automatique, il suffit simplement que l'université confirme la demande. J'ai quand même reçu un appel de la responsable des CPGE de mon lycée, qui voulait que je la rappelle pour "parler de ma demande de validation d'études". Oh oh.


Bon courage à tous ceux qui ont encore des épreuves à passer!



Découvrez la playlist June avec Alex Turner

jeudi 23 juin 2011

The end has no end

Le conseil de classe est enfin passé (ainsi que les fêtes qui ont suivi), il fait beau, il fait chaud, et je suis prise en khâgne!

mercredi 15 juin 2011

A quelques jours des vacances...

...Mon corps n'est que souffrance. Avec 10h de cours dans la tronche aujourd'hui, je crois que j'ai bien mérité une bonne nuit de sommeil. Sauf que j'ai une version d'anglais à faire. Ah oui, et une khôlle de latin à préparer. On a beau être le 15 JUIN il y a TOUJOURS UNE KHOLLE QUI TRAINE DANS LE SECTEUR, j'en ai marre, marre et re-marre. Moi je voudrais faire des promenades au soleil et des roulades dans l'herbe. Je suppose que le temps viendra (mais il est un peu long, le salaud).
Bref, la soirée du 15 juin sera longue, et là tout de suite j'ai l'impression de n'être là qu'un vieux débris désespéré pourrissant devant son ordinateur. Perinde ac cadaver.


PS : Si des jeunes et fougueux Terminales passent par ici, un gros merde pour demain!

lundi 13 juin 2011

"De toutes les passions, la seule vraiment respectable me paraît être la gourmandise" (Maupassant).


Alors que je surfais innocemment sur le web hier soir, à 2h du matin (on est geek ou on ne l'est pas), je suis tombée sur un site O combien génialissime, caverne d'Ali baba pour tout gourmand qui se respecte. Si vous êtes aussi du genre à raffoler des Twix, Oreo et autres M&M's, je vous invite donc à découvrir Cometeshop, une épicerie américaine qui livre en France de la Junk Food bien grasse qui fait baver d'envie, et qui restait jusqu'alors inaccessible -à moins de se couper un bras pour se payer un billet d'avion direction les USA.
Du Rice Krispies double chocolat au Snicker peanut butter et caramel, en passant par les bonbons Wonka, des sucettes multicolores, et j'en passe. Ce site est une vraie TUERIE! Et à 2h du matin, mon estomac exalté par tant de perspectives sucrées n'a fait qu'un bon, et j'ai littéralement sauté sur ma carte bleue...Cette dernière n'était pas ravie-ravie de l'affaire, mais je m'en tape le barreau, parce que dans deux jours j'aurais des M&M'S A LA NOIX DE COCO!!!! O joie.

J'en conviens, ce post est tout sauf en rapport avec la prépa (quoique, un an d'hypokhâgne = une sacré de dose de cochonneries et quasiment pas de sport). Mais bon, y'a pas que la prépa dans la vie.

Bonne fin de week-end et bonne reprise!

dimanche 12 juin 2011

Prévisions pour juillet-août : soleil (hypo)khâgnal.

Si les vacances approchent à grands pas, les choses sérieuses aussi. A comprendre : les résultats pour le passage en khâgne, et, en cas de réussite, la panoplie de réunions d'informations qui va avec. Car si on vous fait l'honneur de vous accorder une khâgne, on ne vous laissera pas partir en vacances d'été comme ça, mains dans les poches et brin d'herbe au coin de la bouche pour aller se dorer la pilule sur la côte provençale. Oh non.
Si on vous fait l'honneur de vous accorder une khâgne, on vous fournit avec une bibliographie longue comme le bras, assortie d'une tonne de conseils "préventifs" sur un ton quasi effrayant, du style : Il vaut mieux que vous ayez lu tout ça en arrivant au mois de septembre, sinon, vous serez P-E-R-D-U.
Merci au revoir.
Quand je pense que j'étais presque tétanisée en recevant la liste des lectures conseillées pour l'hypokhâgne...Qui n'était que "conseillée", justement; ce qui fait que je n'étais pas vraiment paumée même après avoir lu 1/20e de ladite liste.
Mais l'année prochaine, tout change, car il y a un PROGRAMME à la base des cours définis par notre chère Ecole Normale Supérieure.

En Français : nous seront mangés à la sauce poétique. Avec comme axes d'études "L'oeuvre littéraire, ses propriétés, sa valeur" et "l'oeuvre littéraire et le lecteur" (le premier axe étant légèrement déroutant, le deuxième est plutôt du genre grand classique qu'on ressort parce qu'on manque gravement d'inspiration pour le coup). Auteurs au programme : Villon (encore inconnu pour moi), Racine (cool), Balzac (très cool), Apollinaire (super cool).

En Philo : la politique, le droit. Au moins c'est un thème qui me paraît assez précis, net, carré. Et intéressant. J'espère.

En Histoire :
si le sujet "Hygiène et santé en Europe de la fin du XVIIIe siècle aux lendemains de la Première Guerre mondiale" m'a tout d'abord surprise, je suis assez contente de ce thème. Il est à la fois original et bien ciblé; même si ce sujet peut s'étendre à pleins d'autres domaines, ce qui fait qu'il n'est pas trop "fermé" non plus. Bref, c'est au moins la matière qui je vais essayer de bosser sérieusement cet été. Mais le MIEUX dans tout ça, c'est la spé histoire, qui porte sur les villes en France et en Angleterre au XVIIe siècle. J'aime beaucoup cette période, alors je suis joie.


Ceci dit, j'ai quand même (un peu) le temps de voir venir. Deux mois pour penser aussi à autres choses, sachant que ma liste de choses à faire pendant l'été ne cesse de s'allonger de façon totalement irréelle...

Et si j'ai déjà l'impression d'avoir un pied dans la khâgne (et sans même savoir si je suis prise, bonjour la vanité), je pense aussi aux futurs nouveaux hypokhâgneux qui viennent tout juste de recevoir leurs admissions (du moins pour la première phase). Si vous en êtes, sachez que vous êtes de sacrés petits veinards! (ou pas, ce sera à vous de le vérifier ;) ).

mardi 7 juin 2011

"La réussite est l'insolence d'un jour" (Elias Canetti)

Les résultats du concours blanc commencent à arriver tout doucement. J'avais initialement prévu d'attendre d'avoir toutes mes notes et de faire un petit topo ensuite, pour comparer avec l'impression que m'avaient laissée les différentes épreuves. Seulement, là ce n'est pas possible; il faut vraiment que je l'écrive tout de suite, tout encore sous le coup de la surprise et de la joie :
J'AI MAJORE AU CONCOURS BLANC D'HISTOIRE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Voilà. C'est dit. Ce n'est qu'une note, ça ne veut pas dire que j'ai réussi tout mon concours blanc, certainement pas que j'aurai la moyenne en philo ou en anglais, où que tout est désormais acquis. Mais putain, qu'est-ce que c'est bon de dégommer tous les autres à un DS, pour UNE FOIS. Je ne me suis jamais spécialement plainte que beaucoup soient largement meilleurs que moi, ce dans toutes les matières; j'ai conscience de ne pas être un génie, sans pour autant me sous-estimer totalement. Mais malgré tout, c'est parfois tellement rageant d'observer les quelques étudiants qui eux ont toujours les bonnes notes, tout le temps, quoi qu'il arrive. Major en géo, excellent en philo, brillantissime en latin et j'en passe. Et toi, même si t'es pas (forcément) hyper mauvais, tu n'es jamais dans l'excellence. Ca forme comme un mur infranchissable entre les élèves brillants...et les autres. En général, je ne suis que spectatrice de la ribambelle de 15 et de 16 qu'alignent certains. C'est pas la fin du monde, mais ça laisse un peu maussade parfois.
Et l'histoire, c'est juste ce que je préfère en hypokhâgne. J'ai un degré d'implication tel dans cette matière que je me fais un cas de conscience de ma réussite aux devoirs. Je me dis : Bon, si t'es nulle en philo, en anglais, en français, si t'es très moyenne dans tout le reste, sois au moins douée en histoire. Parce que je peux l'être. Et j'y mets toute mon énergie, tout mon coeur. Bref, tout ça pour dire que j'avais bossé comme jamais l'histoire pour le concours blanc (au détriment d'autres matières, ce qui n'est peut-être pas stratégique, mais enfin). Et durant l'épreuve, j'ai essayé de tout donner sans basculer dans la crise de panique, genre OH MON DIEU mais j'écris grave de la merde ça y'est ma vie est foutue qu'est-ce que je vais devenir? , comme si je passais un peu l'épreuve de la mort subite.
Donc, sachant que je misais (un peu) tout sur l'histoire, quand le prof a rendu les copies cet après-midi, je ne faisais pas la fière.
Finalement, la prof s'approche, grand sourire aux lèvres, et me tend ma copie.
O joie, O fierté, O surprise. C'est génial; ça vous regonfle un poil le moral, ça vous flatte un poil l'ego (en étudiante toute orgueilleuse que je suis).
Et pour une fois, ce sont les AUTRES qui te regardent du coin de l'oeil avec envie, et qui se demandent comment diable elle a pu se démerder pour avoir 15, la garce.


Voilà, je voulais juste clamer haut et fort ma joie. C'est tout. Parce que se dire que sur ce coup-là, on est la meilleure, c'est vraiment, complètement, entièrement et totalement jouissif.

vendredi 3 juin 2011

If you've a lesson to teach me I'm listening, ready to learn.

Ce qu'il y a de génial dans le fait d'être en hypokhâgne et de n'avoir (presque) plus rien à faire, c'est qu'on redécouvre peu à peu le goût des plaisirs simples; lire un livre, regarder un film sans que ce soit pour les cours. Pour les dissertes. Pour les commentaires. Pour la culture. Pour la khôlle de français. Je n'irai pas jusqu'à dire que la prépa m'a dégoûté de la lecture, non. J'ai beaucoup aimé me plonger dans des livres d'histoire, sur les Valois et les Bourbons, enchaîner l'intégrale de Molière et de Corneille, ce genre de chose. Après, me taper des trucs comme la Critique de la raison pure, l'Ethique à Nicomaque ou la Recherche de Proust, à force, c'était un peu saoulant. Long, fastidieux, fatigant. Lire, toujours lire. J'avais, en fait, un peu oublié la sensation de...plaisir qui accompagne cette activité. Plaisir pur. Délassement. Rien à souligner, à analyser, pas de post-it à coller ni de notes à prendre. Juste le plaisir des belles phrases.
Ouais, je redécouvre que lire, c'est vachement bien quand même. En ce moment je lis La Nouvelle Héloïse de Rousseau, et je trouve ça juste trop beau. Ensuite je m'attaquerai à la relecture de La Chartreuse de Parme, un de mes livres préférés. Après, un peu de Victor Hugo sûrement. Le théâtre de Beaumarchais, que je trouve super drôle (c'est vrai). La poésie d'Eluard. Et côté cinéma, je vais pouvoir (enfin) me visionner mes DVD de Kubrick, Preminger, Welles et Antonioni. J'ai hâte.

Et comme je suis toujours malade, une petite dose de vitamine C pour chasser la fatigue :

Découvrez la playlist Vitamine C avec The Ting Tings

mercredi 1 juin 2011

Comme un soufflet qui retombe.

Contre coup (ou pas?) du concours blanc, mais je suis complètement crevée en ce moment. Je n'arrive même plus à tenir une journée entière au lycée : l'autre jour je suis rentrée chez moi après mes cours du matin, à 10h, et je me suis pelotonnée sous ma couette pendant deux heures. Je ne sentais plus mes jambes, comme si brusquement elles refusaient de se mettre debout. J'avais cette sensation d'épuisement à la fois physique et moral qui vous donne presque l'impression d'être à l'article de la mort. Certes, le fait que je sois également malade (j'ai chopé ce week-end une espèce de gastro qui me fait pas mal souffrir) n'arrange rien. Mais je suis vraiment fatiguée, plombée, exténuée, lessivée, où tout ce que vous voudrez. Heureusement qu'il y a un week-end de quatre jours, parce que je n'aurais pas pu tenir toute la semaine.
C'est donc l'esprit morose que se termine ma "semaine". J'en ai marre, marre d'avoir la nausée, d'être incapable de lire quoi que ce soit, d'être achevée par des migraines carabinées; j'ai envie de dormir, d'aller mieux; j'ai envie qu'il fasse beau.