mardi 30 août 2011

Concours, khâgne et avenir.

Un titre un peu lourdingue pour traiter mon angoisse du moment : l'après prépa, le post-khâgne, l'avenir quoi.
Je suis particulièrement angoissée à cette seule idée, tout bêtement parce que cette année, c'est l'année avec un grand A, THE year, l'année-à-ne-pas-rater, l'année du concours -enfin, je me comprends. Et j'aurais beau me plonger tête baissée dans le boulot pour ce sacro saint concours (et donc, pour des prunes), il n'en faudra pas moins que je décide ce que je veux faire après la prépa, après le rythme infernal des DS de 6h, des khôlles et autres concours blancs qui vous enferment dans une bulle séparée du reste du monde. Que ferais-je, tout simplement, quand le soufflé sera retombé?
Il faut que je me fixe des objectifs pour l'année, et pour les années à venir; si je laisse trop ces réflexions de côté, j'ai peur d'arriver à la fin de la khâgne complètement perdue, déboussolée, déprimée. Je crois sincèrement que quitter la prépa après deux ans laisse un vide immense (malgré le potentiel soulagement que cela doit engendrer), et si je ne sais plus dans quelle direction aller, je risque d'être fortement désabusée. Et ça, je ne veux pas.
J'ai donc commencé à réfléchir sérieusement à tout ça, et honnêtement, étant donné le travail que j'ai fourni cet été pour m'avancer dans les différentes matières, et vu ma motivation (réelle) pour m'accrocher tout au long de l'année, je crois qu'au fond je vise déjà plus ou moins la sous-admissibilité à l'ENS. Une possibilité que je caresse en rêvassant au-dessus de mon livre de philo. Et si j'y arrivais? C'est un objectif dur à atteindre, c'est clair, mais qui pourrait être à ma portée, je le sens. Compliqué, mais pas impossible?
Ca peut paraître un peu étrange de viser un statut qui est officiellement un "échec" au concours puisqu'on ne peut se présenter aux oraux. Mais outre l'éventuel "prestige" qu'on peut en tirer (pour la fac, par exemple), le seul fait de me dire que j'aurais été tout près des admissibles suffirait à "prouver" mes efforts, et a consacrer le travail fourni par un résultat concret (résultat qui n'est pas non plus donné à tout le monde!).
L'autre problème (ou plutôt l'autre objet de mes interrogations actuelles) concerne la Banque d'Epreuves Littéraires. Cette fameuse BEL qui est sensée, depuis l'année 2011, offrir plus de débouchés aux pauvres khâgneux refoulés à 96% de l'ENS. C'est vrai que sur le papier, une palette d'écoles semble à portée de main avec le seul concours de Normale Sup. Oui mais. Quels résultats faut-il obtenir concrètement pour espérer avoir une de ces écoles? Il semblerait que les barres d'admissibilités sont relativement élevées (normal, puisque calquées sur les résultats de l'ENS)...Ces établissements, outre le fait de n'accorder que très peu de places aux khâgneux (une quinzaine par IEP par exemple), ne choisissent évidemment que les meilleurs, piochent leurs candidats dans les admissibles, voir sous-admissibles.
Au final, je me demande si j'ai vraiment une chance dans tout ça. Une chance d'obtenir de bons résultats, d'être sous-admissible, voire d'obtenir une école qui m'intéresse...
Comme si le concours en lui-même n'était pas déjà assez stressant comme ça, il faudra cocher sur un bout de papier ses choix d'inscription aux autres écoles proposées par la BEL...Je pense que je m'inscrirai pour les différents IEP, peut-être pour le CELSA, sait-on jamais. Avec un espoir aussi mince que de remporter le jackpot à Euromillions, mais bon.

Pour ce qui est de la fac, j'ai déjà commencé à "assurer mes arrières" avec ma double équivalence en histoire/histoire de l'art. Si je conserve mon équivalence pour la L2, c'est donc ce cursus que je suivrai théoriquement l'année prochaine. Le hic, c'est qu'après la L3, on se retrouve très vite en Master, dont certains sont déjà professionnalisant...Et je ne suis pas sûre d'être prête, après seulement un an d'université, à me lancer dans quelque chose de professionnel (si encore j'avais un projet précis en la matière...). Mais la recherche, je ne voudrais pas en faire ma vie.
Bref, en pensant à l'après prépa, et bizarrement, encore plus à l'après L3, il m'arrive de paniquer totalement. L'avenir ne m'a jamais paru aussi flou, obscur, ténébreux, incertain. Sauf qu'il y a un moment où il faut bien établir une direction à prendre...Et c'est bien ça le problème.

Que faire? Que choisir? Quoi penser?

Je regrette mes débuts d'hypokhâgne où ces questions existentielles n'existaient pas (tout à fait).

3 commentaires:

  1. C'est vrai que finalement, au début de l'hypo, tout ce qui compte, c'est "survivre". Comme si il n'y avait pas d'après, parce que c'est l'année de ouf qui détruit ta santé. Et puis finalement... Moi aussi je flippe en me disant qu'il y aura un après. J'aime cette ambiance, mais pas au point de cuber je pense.
    Les concours c'est le bordel. Je ne comprends même pas pourquoi on nous propose des écoles de commerce, nous qui n'avons jamais fait d'éco de notre vie. Je rêve de la souza aussi. Je ne suis pas certaine d'en être capable, hein. Mais j'aimerai beaucoup.
    Bref, ces angoisses sont communes à pas mal de khâgnes je pense.

    Merci pour la fiche et pense qu'il reste encore 9 mois avant que l'on ai à décider de tout ça.

    RépondreSupprimer
  2. Je ne te serai pas d'une très grande aide à ce sujet mais sache que je te soutiens dans ta quête d'orientation ;)

    Bonne chance(je devrais plutôt dire bon courage) à vous deux pour la rentrée et pour la sacro sainte ENS...

    RépondreSupprimer
  3. Le problème que tu évoques est peut-être moins ... "pressant" pour moi, puisque j'envisage de khûber (on est maso ou on ne l'est pas), mais je crois qu'on l'a tous en tête, à part les premiers de ma classe sûrs d'intégrer (et encore, parce que l'ENS, c'est pas une fin en soi). On voit tellement à court terme (prochain DS, prochaine khôlle, prochain cours de latin, voire, dans un élan d'anticipation fou, prochain CB) que dès qu'on évoque un truc aussi abstrait et dingue que l'ANNEE PROCHAINE, c'est la panique, le refoulement, on n'en parle plus et on remet le nez dans son gaffiot, et plus vite que ça.
    Honnêtement, écoles de commerce, j'ai pas envie. Je veux enseigner (mais je veux vraiment, c'est pas un pis-aller...), mais ... quand on voit la considération pour le métier d'enseignant, aujourd'hui, le salaire (je m'en fiche, mais j'aimerais quand même ne pas vivre sous une cabane en dictionnaires), et les suppressions de poste, je me dis que c'est risqué, et que c'est pas une carrière toute assurée à partir de maintenant. Que peut-être que je serai forcée de bifurquer sur autre chose. Et pour les profs, je parle pour mon cas, on dirait que c'est un sujet tabou. Comme si on allait tous d'office avoir une looooongue carrière de chercheur. En gros, on est vraiment pas aidés...
    Tout ça pour dire que vous n'êtes pas les seules à vous angoisser pour "l'Après". Mais bon, des générations sont passées avant nous et n'en sont pas mortes, alors au moment venu, l'illumination viendra sûrement =)
    Bon courage pour la khâgne (je m'auto-souhaite bon courage aussi, du même coup), au plaisir de te lire de nouveau ;)

    RépondreSupprimer