dimanche 30 juin 2013

Bref, j'ai passé les oraux de l'ENS.



Trois jours que je suis rentrée, juste le temps de dormir pendant environ 15h d'affilée, et de passer le week-end à zoner sur le canapé, en regardant tout ce qui passe à la télé.

Même maintenant, j'ai encore du mal à accuser vraiment le coup, tant la semaine a été riche, dense, intense en stress et en émotions. Mais enfin voilà, cette fois je peux le dire : j'ai passé les oraux de l'ENS.

Déjà, autant le dire tout de suite, j'ai eu l'impression pendant trois jours de vivre dans un univers complètement parallèle, déconnecté de toute réalité. Tout n'était qu'un enchaînement d'épreuves (bon, en même temps, c'est moi qui avait fait le choix de concentrer mes oraux sur un minimum de jours), révisions, couloirs, attente, tirage, préparation, passage, décompression, et on repart. C'est d'ailleurs très étrange cette sensation quand tu navigues d'une salle à l'autre, en suivant fidèlement le mec qui te conduit, et que tu croises d'autres admissibles qui, comme toi, suivent leur guide avec un air bien souvent décomposé (mais qui doit probablement être également le tien). Ajouté aux personnes qui circulent en quête d'oraux auxquels assister, ça donne un sacré tourbillon aux heures de pointe. Quand j'y repense, je me demande comment j'ai pu réussir à ne pas céder totalement à la panique, partir en courant ou passer par la fenêtre (ce qui, vu l'architecture globale de l'ENS Lyon, aurait pu finir très mal). Je crois que la concentration a beaucoup joué dans l'affaire. Mais passons.

Globalement, je dirais que j'ai plutôt "bien" vécu ces oraux, dans la mesure où en quatre épreuves je ne n'ai aucune catastrophe nucléaire à déclarer. Alors on est bien d'accord, c'est pas parce que je n'ai planté stricto sensu aucune épreuve que je peux affirmer avoir réussi. Loin de là, même. Mais disons que je m'imaginais tellement me vautrer en sciences humaines, par exemple (et, soyons honnêtes, c'était carrément dans l'ordre du probable), que je suis presque contente de ce que j'ai fait. Dans le genre on sauve les meubles. Et je crois avoir sauvé les meubles dans à peu près toutes les matières. Même en langue, où durant l'épreuve mon cerveau s'est littéralement déconnecté de ma conscience, et où sous l'effet de panique (OH MON DIEU JE N'AI PARLE QUE 12 MINUTES ET JE SUIS BIENTOT A MA CONCLUSION), je me suis mise à débiter je ne sais trop quoi, avec sûrement un paquet de fautes à la clé. Bon.
Le problème, c'est que si sur le moment je n'ai pas eu l'impression de me rater totalement, maintenant je n'arrête pas de revivre mes oraux (en replay dans ma tête), et à chaque fois j'ai l'impression de déceler des erreurs, des fautes, des bourdes; en me repassant les questions du jury je m'imagine que ça ne leur a pas du tout plu, que j'ai répondu à côté, qu'ils ont du me trouver trop conne, etc. Parce que les jurys qui vous tirent une tête d'enterrement / vous balancent trois questions à la gueule avant de dire "Bon moi j'ai plus de questions", style "Cause toujours, tu m'intéresses", c'est pas hyper rassurant non plus.

Donc voilà, à l'heure actuelle je dirais que je suis plutôt mitigée quant à mes diverses prestations. Car si ma première intuition s'avère bonne, autrement dit rien de catastrophique non plus, j'ai conscience que c'est loin d'être suffisant pour franchir l'étape ultime et intégrer. 36 postes pour 74 candidats, ça reste serré; sachant qu'une bonne position aux résultats écrits faciliterait toujours la tâche...Et que je n'ai pas la moindre idée de mon classement à l'écrit. Du coup, en imaginant que je sois dans les derniers admissibles, je doute que mes notes d'orales, sans êtres potentiellement éliminatoires, ne suffisent à me remonter dans le classement.
Bref, beaucoup d'hypothétique et de conditionnel dans tout ça. De quoi se triturer les méninges avant les résultats.

Le point positif (ou pas, d'ailleurs, c'est selon), c'est l'ambiance générale qui régnait pendant cette semaine d'oraux. Les admissibles sont bichonnés, choyés dans les résidences; les étudiants sont adorables, l'administration aussi (!), les conditions de passage sont plutôt déstressantes, et le cadre est...carrément génial. Cela m'a réellement donné envie d'étudier là-bas, c'est dingue. Jusqu'aux résultats je n'avais jamais franchement considéré l'hypothèse de pouvoir vraiment étudier à l'ENS très au sérieux...Mais être plongée au coeur de l'école, sur le terrain, c'est carrément autre chose. Maintenant, je la veux. JE LA VEUX.

Et pourtant, c'est loin d'être encore gagné. Verdict dans deux semaines.

2 commentaires:

  1. Tout d'abord félicitations... passer les oraux de l'Ens, c'est à la fois mon rêve et ma plus grande peur. Est-ce que, par curiosité, ce serait possible de savoir sur quoi tu es tombée, notamment en sciences humaines, et la longueur du texte ? Parce que cette année sur les colles que j'ai passé en sciences humaines ça allait de 10 pages (sur Ginzburg, en une heure, ahahah) à 1 page, et comme sur le site de l'ENS il n'y a aucun sujet...
    Merci d'avance, et j'espère vraiment pour toi que tu seras admise :)

    Une future khube

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    1. Alors, pour les Sciences humaines, je suis tombée à l'oral sur un texte de Vernant, qui faisait environ deux pages (soit une soixantaine de lignes). Je ne sais pas si les autres candidats ont pu avoir des extraits beaucoup plus long, il me semble qu'il faut quand même respecter une certaine équité de ce côté-là, ne serait-ce que pour le temps de préparation...Mais 10 pages de Ginzburg, ça me semble vraiment énorme!

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