lundi 17 juin 2013

Vis ma vie d'admissible.

Derrière ce titre absolument nul en la circonstance, j'en conviens (genre la fille, ça y'est elle est admissible elle ne se sent plus), j'aimerais vous dire une chose : NON, l'admissibilité à l'ENS n'est pas que joie, gloire et fleurs (un peu au début, quand même).
Passé les premières heures / premiers jours d'euphorie / incompréhension / félicitations / remerciements à la Providence (rayez la mention inutile), la réalité, je veux dire, la vraie réalité, vous éclate à la figure : IL VA VRAIMENT FALLOIR PASSER LES ORAUX. 

Et là, c'est le drame.

Passer les oraux de l'ENS, c'est saisir une chance incroyable de pouvoir montrer ce que l'on vaut, et décrocher une place pour étudier dans cette prestigieuse école.
Mais passer les oraux de l'ENS, cela veut (aussi) dire prendre le risque de se vautrer totalement en public, devant un jury de pro de la mort qui tue, au milieu d'autres gens hyper doués -voire surdoués. Gloups.
D'un autre côté, je me dis (sûrement à juste titre), que je n'ai pas grand-chose à perdre, techniquement, et que normalement, personne ne m'en voudra de me planter en beauté. Donc autant s'y rendre sans se mettre une pression de fou, puisque de toute façon, je n'ai pas de solution miracle ou de baguette magique pour me préparer vraiment convenablement et être au niveau.

Concrètement, comment ça se passe?
C'est bien simple : depuis maintenant une dizaine de jours, j'accumule les khôlles (pas dans toutes les matières, puisque cette ultime préparation dépend bien, il faut le dire, de la motivation de chaque prof à vous coacher à fond). Je révise énormément, mais rien de comparable avec la préparation des écrits : j'essaye de sortir plusieurs fois par semaine, histoire de ne pas me mettre subitement à stresser.
Le problème, c'est que justement j'oscille un peu entre moments de stress, genre "ohmondieu mais ça ne va vraiment pas le faire", et moment de détente totale, style "Bon, c'est qu'un oral, hein,". Mais globalement, j'essaye de rester bien détendue. Peace, love, cool, flex.

L'autre souci, c'est la difficulté de réviser les épreuves de Lyon; je l'ai découvert récemment, mais les oraux n'ont strictement rien à voir avec ceux d'Ulm. SOS PANIQUE A BORD :  ma prépa ne prépare qu'à Ulm, initialement. J'avais donc naïvement suivi la préparation type Ulm, découvrant au moment fatidique que je n'avais pas d'histoire à passer (Adieu, Guerre froide, Khrouchtchev & cie), ni philo (merci mon Dieu).
Le revers de la médaille : l'épreuve de culture G -pardon, d'APPROCHE DES SCIENCES HUMAINES. Bilan, depuis dix jours, j'essaye de m'enfoncer dans le crâne les plans et résumés des six oeuvres au programme (soit Arendt, Beauvoir, Dollfus, Ginzburg, Starobinski et Vernant, je précise pour ceux qui ne préparent ne connaissent pas cette épreuve spécifique de Lyon). Et franchement, ce n'est pas facile. Après, ce n'est pas non plus la fin du monde; il est possible d'assimiler rapidement quelques bases, mais disons que ça ne vous fait pas gagner beaucoup de points niveau capital confiance.
De même, je n'ai jamais passé de khôlle de langue sur des articles de presse (uniquement des commentaires littéraires), et je ne suis pas franchement au point niveau actualité politique. Cette admissibilité aura au moins eu du bon : pour la première fois depuis...un certain temps, j'ai dû OUVRIR UN JOURNAL (!). Et là, je réalise à quel point la khâgne vous déconnecte totalement du reste du monde (même si je reconnais que par nature, je ne vais pas me plonger dans l'actualité la plus récente...).

Tout ça pour dire : je galère un peu, j'appréhende beaucoup, mais j'ai conscience de la "chance" que j'ai, de pouvoir au moins "défendre" ma place...J'ai toujours un peu de mal à le croire, d'imaginer que dans les faits, j'ai une certaine chance de finir à l'ENS quand même (peut-être, avec un peu de chance, en étant admise par la suite sur dossier?).

Bref, c'est un peu le fouillis dans ma tête, je ne peux pas m'empêcher de cogiter à fond, de me projeter; c'est comme si après trois années, où tout projet d'avenir restait dans l'abstraction et dans le flou le plus complet, je voyais vraiment le bout du truc. La sortie, concrète cette fois.

Dans deux semaines, tout sera fini.

5 commentaires:

  1. Je sais pas trop quoi ajouter, ton article est tellement ... explicite ^^

    En tout cas, l'épreuve de culture gé, c'est un gros gros calvaire je trouve. Et les oeuvres cette année étaient plutôt dures.. Pour avoir étudié Jean Pierre Vernant (avec ma prof de culture antique haha), ça se lit plutôt vite, même si parfois y'a quelques notions qui sont complexes !

    Bonne chance et surtout bon courage pour ces dernières révisions !!

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  2. Bon alors je n'ai pris le temps de venir te le dire avant, mais je voulais quand même te féliciter pour ton admissibilité ! Bravo, c'est vraiment exceptionnel, tu peux être fière de toi :) Je te souhaite plein de courage pour réviser ton oral !

    J'avais une petite question au passage : il y a deux concours si tu passes les deux ENS, ou alors ce sont les coefficients ou le mode de correction qui changent ?

    Voilà bonne soirée (enfin disons plutôt bonne nuit) et encore bravo !!

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    1. Merci beaucoup :)

      Pour ce qui est du concours, il s'agit bien d'un concours unique commun aux deux ENS. Deux différences, tout de même : il faut passer une épreuve de géographie pour Lyon, et une épreuve de langue ancienne pour Ulm. D'autre part, les différentes spécialités de khâgne ne correspondent pas toujours; pour passer les deux concours en un, mieux vaut donc avoir une spécialité qui "concorde" avec les deux écoles (je ne suis peut-être pas très claire, n'hésite pas à me redemander sinon).

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    2. Tu es très claire, merci pour ta réponse !
      Et sinon, quand auras-tu les résultats définitifs à la suite de tes oraux ?

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