dimanche 6 janvier 2013

Do what the fuck you want to

Il était temps de reprendre les cours. Bon, OK, très honnêtement, je n'ai pas une folle envie de retourner au lycée, et je ne suis pas fan du mois de janvier il-fait-froid-mauvais-vivement-l'été. Mais comme à chaque fois, pendant les deux semaines de vacances, je finis par trop me relâcher, et même s'il est plus que nécessaire de laisser tomber le boulot un moment, je finis par trop m'y habituer. Je finis toujours par me rappeler à quel point NE PAS BOSSER EST VRAIMENT GENIAL (!). Sauf que ce n'est pas le moment de penser à ça. Dans trois mois, j'aurai tout le temps de ne pas bosser, si ça me chante. Mais pas maintenant.

Les fêtes sont passées, c'était bien sympathique, j'ai bien travaillé et je me suis bien reposée. Voilà. Mais là, janvier 2013; here we are. Les épreuves commencent en avril, autrement dit, concentration maximale à partir de maintenant. Non pas que j'attache la plus grande importance à ce concours...A vrai dire, après de (très) nombreuses réflexions à ce sujet, j'ai compris une chose : que si je n'avais pas l'ENS, ma vie n'en serait pas vraiment bouleversée. Oui, ça paraît idiot, voire carrément évident, dit comme ça; mais quand on a la tête perpétuellement plongée dans cette bêtise de concours, on n'y réfléchit pas forcément beaucoup.
Or, le fait est que désormais, je sais ce que je veux faire. Certes, en ce qui concerne l'avenir, tout reste flou et incertain; ce n'est pas comme si j'avais eu une révélation un matin en me levant, style BINGO, c'est CA que je veux faire de ma vie! -quoique. Mais avoir admis que j'avais bien une certaine idée en tête est déjà un premier pas. En fait, je refusais intérieurement d'admettre que j'étais attirée par tel domaine et par aucun autre, tout simplement parce que la direction que j'aimerais prendre ne fait pas partie des grandes voies "royales", de celles qui vous déroulent des débouchés sur un plateau d'argent. Celles qui vous garantissent métier, salaire -ou du moins, gloire et mérite. C'est un peu ça le problème avec la prépa. On pense beaucoup "mérite". Honneur. Réussite. Bonne "situation". Tous ces mots sont beaux, évidemment; et j'imagine combien il est gratifiant d'être au sein d'une école prestigieuse (quelle qu'elle soit) après deux ou trois ans de travail acharné. Mais je ne veux pas non plus me voiler la face, et croire que je serai épanouie dans ces formations uniquement parce qu'elles sont prestigieuses, cotées, et "sûres". J'en ai surtout assez qu'on me fasse croire cela. Comme si notre bonheur futur ne dépendait que du niveau d'excellence académique atteint. Comme si faire une khâgne sans "rien derrière" était du gâchis. Du "C'est dommage, quand même". Or, bien sûr, tout est plus compliqué.
Mon problème (et je crois que c'est un problème bien connu de tous) a toujours été de devoir choisir entre le coeur et la raison. Fais-ceci, ne fais-pas cela. Là tu seras bien, ici tu te planteras. Cette direction-ci est sûre, ce chemin-là bien obscur. Bref, vous avez saisi l'idée.

Du coup, le concours a perdu pour moi sa dimension capitale, cruciale, disons son aspect déterminant. Il n'y a plus vraiment de "JE DOIS AVOIR L'ENS". Gardez simplement le "Je veux", "J'aimerais". Par contre, ce que je dois vraiment faire, c'est tout donner pour ces trois derniers mois. Ce n'est pas tant que je veuille obtenir l'ENS à tout prix, on l'aura compris. Mais je ne veux surtout pas avoir de regret. Si je devais penser un seul instant que j'aurais pu faire mieux, mieux travailler, je serais forcément très déçue. La seule idée que je n'étais pas vraiment à fond pour ce concours me serait insupportable. C'est le côté compétitrice qui ressort, en fait. Au fond je veux le gagner, ce "mérite"; par mon travail et mon investissement personnel...
Mais surtout, désormais, je veux avoir le courage de ce que je veux vraiment faire; ce n'est pas le plus facile, cela nécessitera sûrement beaucoup plus d'efforts et de convictions, mais j'ai l'impression que sans ça, tout ce que j'aurais accomplis jusqu'à présent n'aura pas vraiment eu de sens. Il faut se parer contre les opinions et les "voix" extérieures, et n'écouter que la sienne. C'est mon objectif pour cette année.


Doubts will try to break you
Unleash your heart and soul
Trouble will surround you
Start taking some control
Stand up and deliver
Your wildest fantasy
Do what the fuck you want to
There’s no one to appease




LA chanson qui illustre ce nouvel état d'esprit.



A partir du 22 février le blog basculera en mode privé. Ca fait longtemps que je voulais le faire...J'ai envie de savoir qui me lit, surtout depuis que les stats du blog ont considérablement augmentées. Au départ, ce blog était très ouvert, mais il tend à devenir de plus en plus personnel, je préfère donc savoir à qui j'ai affaire :). Je l'ouvrirai peut-être à nouveau pendant la période des concours.
Si vous voulez donc continuer à me lire, envoyez-moi votre adresse e-mail sur hypokhagneuse@gmail.com pour que puisse vous ajouter à la liste des lecteurs ;)


3 commentaires:

  1. Cet article est tellement criant de vérité !! Vraiment, tout ce que tu y écris fait écho à mes propres sentiments. Le fait qu'on nous fasse trop raisonner en terme de prestige, et le fait que finalement le plus important soit de "se parer contre les opinions et les "voix" extérieures" pour "n'écouter que la sienne". En ce qui me concerne, je trouve ça blessant qu'on me reproche souvent un manque d'ambition, tout simplement parce que je ne fais pas de l'ENS l'objectif central de ma vie et que je ne souhaite pas davantage présenter d'autres concours. Quel en serait l'intérêt, puisqu'ils ne m'intéressent pas et ne me correspondent pas ? Et pourquoi aller à la Fac après une prépa serait dégradant ? Bref, merci pour cet article fort sympathique à lire :)

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  2. Alléluia!! Enfin!! La vérité t'a touchée! Contente que tu commences cette année en sachant ce que tu veux faire,d'autant plus contente que je me souviens de toi étant encore indécise au mois de septembre :)
    Mon adresse mail dragibusnoir26@gmail.com !

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  3. Eh bien, je te rejoins totalement. Pas de révélation orientationelle, mais une vraie avancée, de nouveaux objectifs qui font perdre à l'ENS cet aura. La prépa en général, en fait. Mais je m'accroche, ca serait bête de louper le concours juste à cause de cela ^^.

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